plaisir et jouissance

 Doucement, elle lui dit, très doucement. Elle n'a pas le temps de finir de dire, il est déjà loin en elle, si doucement qu'une coulée de désir la fait se pencher plus encore pour qu'il aille plus loin encore. Depuis le début de la nuit d'automne où les grillons ne chantent plus, leurs lèvres se mêlent, leurs mains aussi, comme la douceur de leurs corps, à l'écart des images inventées censées déclencher des nouveautés au plaisir. Lentement, très lentement, il la caresse, la découvre, la parcoure, les doigts autour de son sexe lisse, juste autour, sans déflorer les secrets, il l'effleure délicatement, pas un mot, seulement le silence de leurs soupirs, et la nuit d'automne aux parfums de raisins vendangés, tout autour, tandis qu'il la désire ouverte et attentive, très attentive même. Les corps sont très près, instant de l'incarnation de la pensée qui les relie l'un à l'autre et les invente en amants. Entre ses mains à elle, joue la tige toute tendue, qui gonfle sous la pression des doigts, l'étreinte est audacieuse et amoureuse, chaque fragment des corps s'ouvre au plaisir, le bout des seins durcit sous la chaleur de la langue. Tout est très lent, tout est très doux, ils sont des amants en paix entièrement consacrés à débobiner leurs désirs précieux comme des fils d'or. Voilà qu'il devance, voilà qu'il prévoit, afin que la caresse invite à plus de hardiesse. Entre ses cuisses à elle, s'écoule vers on ne sait quelle embouchure le délicieux nectar parfumé d'ivresse, alors ses caresses à lui si près, si près, laissent fondre ce miel si doux là sur le ventre puis autour des seins gonflés, il sait alors qu'elle s'écarte plus encore, qu'elle s'offre et ça l'enchante, bien qu'il veuille encore attendre, attendre encore, et c'est beaucoup plus tard, à cet instant où la jouissance crée un goût délicieux au fond de la gorge, où l'émotion se métamorphose en larmes légères et fuyantes sur le visage, alors elle le sent entrer, c'est pourquoi elle dit doucement, très doucement, et même s'il ne dissimule plus son ardeur à conquérir, il prend soin de son plaisir à elle, elle chante et lui, il danse, ils sont complètement libres, c'est leur secret, le chant de leurs corps efface toutes les images vaines ou inaccessibles. Alors il se penche, la rassure et dans un râle profond et doux, la foudroie.
Mer 27 avr 2005 1 commentaire
hmm, je me rappelle, Marie-Chantal.. de cette soirée d'automne aux saveurs de raisins vendangés et de nos belles coulées de désir... tu écris si bien v-nos émois, nos vertiges, nos plaisirs... espérons que cela donnera à un couple qui nous ressemble l'envie de vnir sur notre site :
http://villa.des.mysteres.over-blog.com/
bertrand, marquis de jade - le 29/04/2005 à 11h20