plaisir et jouissance
C'est après la lecture de plusieurs articles ses dernières semaines que j'ai décidée d'écrire ce post sur la schizophrénie qui règne de nouveau sur le net à propos des échanges Peer to Peer.
Après le vote d'une loi très controversée "DADVSI", en France on assiste au retour d'une politique répressive, je suis sur que vous avez lu ou entendu parlé du cas de Anne-Sophie Lainnemé. On est loin de ce qui avait été annoncé par le ministre dans le cadre de la loi, peut être les décrets d'application n'ont pas encore été signés ? On est quand même étonné de la jurisprudence que cela risque d'entraîner pour d'autre internautes dans le même cas.
Ce cas a remis l'accent sur la piraterie et son impact sur le monde. Et c'est avec non sans ironie qu'il y a quelques semaines on voyait un spécialiste du marché témoigner de manière plus ou moins clair dans différents média, justifiant la déconfiture du marché du DVD cette année par le fait que le prix des DVD n'était pas assez élevé. ""On a assisté pendant des années à un phénomène de "gavage", de surabondance de l'offre, avec comme corollaire des opérations de bradage sur Internet. […] la baisse des prix des DVD - stabilisés à plus de 12 euros - a désorganisé le marché. […] Il a manqué un prix unique du DVD semblable au prix unique du livre."
Depuis quand le DVD ne pourrait avoir différent niveau de qualité donc de prix. Je ne suis pas sur d'avoir envie d'acheter un DVD avec plein de bonus au même prix qu'une série B que je préfère pas cher et sans bonus.
Ces arguments sont généralement suivis de l'éternelle tirade: pirates méchants voleurs….
Ce n'est que très rarement que l'on aborde d'autre problèmes comme la petitesse de l'offre dans les magasins de distribution classique, la durée de vie extrêmement courte de chaque DVD en magasin, plus promotion qu'offre réelle d'ailleurs, et maintenant l'apparition de standard différents ne va pas rassurer les clients.
Autre problème de l'offre dans ce cas de l'offre musical et de plus en plus cinématographique sur Internet, le bridage de plus en plus strict des offres, on apprend qu'Apple a des soucis avec Hollywood parce que son système de téléchargement de films permet de charger le films plus de cinq fois. Etes vous sur qu'en bridant l'offre le client sera satisfait ? Euh…
On lis parfois que le prix unique de la musique sur Internet, pourrait être remis en cause sur le même principe que celui du prix des DVD, un prix trop bas décourage l'achat.
On notera par exemple l'offre de CBS et ABC aux états-unis qui offre le lendemain de la diffusion en ligne de l'épisode son visionnage en ligne gratuite moyennant moins de 5 minutes de pub répartie en trois coupures. Cela a considérablement réduit le piratage et la mise en ligne des épisodes dans le réseau Peer to Peer. En effet, cette solution offre à l'internaute sans perte de qualité un moyen flexible de voir l'épisode d'hier ou de la semaine dernière sans tomber dans l'illégalité et sans perte financière pour le diffuseur ou le studio. Est-ce que cela sera possible en France ?
Pourquoi ne pas favoriser l'inovation et l'expérimentation au lieu de limiter, borner et niveler...
Salut Aline
J'ai adoré ton texte, et si tu le permets, voici ma propre réflexion ;)
On pourra s'insurger sur le droit à la Propriété Intellectuelle, mais la Loi existe et c'est la Loi.
La Loi est dure, mais c'est la Loi et sans Lois point de salut, c'est l'anarchie.
On pourra condamner les excès de condamnation de jeunes P2Pistes, mais il existe des droits d'auteurs, un peu comme leur salaire, si l'on préfère.
Les priver de revenus en piratant leur musique sans acquitter de ces droits, n'est ni plus ni moins que du vol qualifié.
Si notre jeune génération est venue au monde avec un PC et un baladeur numérique dans le berceau, tout un chacun le sait, Pirater c'est mal et ça tue l'innovation.
Toutefois, on pourra condamner les Majors qui vivent sur de séculaires recettes et qui aujourd'hui semblent bien désuètes face à l'expansion de la Next-Gen et à la démocratisation du Web.
Pourquoi systématiquement vouloir réduire le prix ?
Tout un chacun sait qu'un prix ne veut rien dire, il faut avant tout le comparer à des choses comparables.
Avez-vous déjà comparé les prix des FAI (Fournisseur d'Accès à Internet) ?
Heureux alors celui qui a pu en tirer une substantifique moelle, car à bien y réfléchir, on aperçoit en fin de compte qu'ils se tiennent tous par la main.
Maintenant pour un même prix, autant offrir d'avantage, comme des bonus, des extraits vidéo, des copies non limitées, une interopérabilité avec ses média embarqués (baladeur, disque dur, mémoire, etc.) et des DRM (Gestion des droits numériques) qui sont devenus une réalité numérique, assouplis à la vulgarisation de la musique en ligne.
Est-ce qu'il viendrait à l'idée d'un individu "bien fait" de faire ses courses dans une Superette et de sortir sans payer ?
Sûrement pas, au risque encouru et bien le Net c'est un peu cette Superette, sauf que le quidam fait ses courses (musique, film, vidéo, photo, etc.) sans passer par la caisse.
Imaginez-vous à la tête d'une innovation ou d'un tube de musique, pour lequel vous avez sué sang et eau et qui se place au Top 10 des meilleures ventes.
Quand vous faites un rapport de 10 par vos ventes, 1000 vous en échappent par le P2P, vous condamnant, ainsi que votre famille à être privé de ressources additionnelles.
Car avec ces ressources supplémentaires vous auriez pu embaucher un autre musicien ou un autre technicien et contribuer ainsi à l'expansion de votre carrière ou de votre petite entreprise.
Tout un chacun fera en son âme et conscience dans le domaine de la triche et du piratage, c'est juste une question d'éducation et de respect d'autrui pour le travail qu'il fait.
On ne s'étonnera pas alors de constater que les éditeurs renforcent leurs protections et rendent ininteropérable leurs solutions comme l'iPod et el Zune, ou qu'il faut activer son Windows XP, Windows Vista et Office 2007.
;)
Dans mon article je pose la question du prix unique des films mais j'avais deja parlé du prix unique de la musique ou l'on arrive a des albums acheter sur internet plus cher que ceux acheter dans un magasin. Est ce que la musique, est ce que chaque chanson doit avoir un prix unique? Personnellement je ne le pense pas.
Ce qui m'intéresserait grandement, c'est la télé à la demande, quitte à avoir des publicités. Mais le fait de pouvoir regarder une émission, une série ou un film à toute heure de la nuit ou de la journée est très intéressant et offre une réelle valeur ajoutée au spectateur. Internet est capable, techniquement parlant, de le faire, alors pourquoi s'en priver ? Du coup, je regarde les quelques émissions mises en ligne sur le site web par France Televisions, par exemple.
Ce que les majors du disque et du cinéma ne peuvent comprendre, c'est qu'empêcher et brider les fonctionnalités est une solution veine. D'une part, on considère son propre client comme un voleur, ce qui est carrément scandaleux. D'autre part, la répression n'a rien rien empêché les réseaux P2P de s'etendre. Au lieu de profiter de cette offre de distribution bon marché et de proposer des solutions techniques en conséquence, les majors tentent d'empêcher les utilisateurs, leurs clients, d'utiliser leurs produits ! C'est dingue !
Toutes les industries innovent. Etonnamment, l'industrie du cinéma et de la musique, elle, semble systématiquement en retard sur le plan technologique. Elle criait contre la cassette audio, contre le CD , maintenant contre les distributions numériques des oeuvres musicales. Au lieu de prendre les devants, vers 1996 où WinAmp a commencé à se populariser et où des sites comme Naster commençaient à proposer des solutions aux clients potentiels, ces industries ont préféré interdire, poursuivre, et surtout ne pas négocier.
Résultat ? Dix ans plus tard, aucune solution viable (désolé, mais m'empêcher d'utiliser un morceau de musique que j'ai payé sous prétexte que je change de disque dur, de balladeur, d'ordinateur ou autre, je trouve ça scandaleux, surtout quand l'album téléchargé sur Internet est vendu plus cher qu'en boutique, alors que sa "fabrication" et sa distribution coûte moins cher, et offre moins de fonctionnalités alors que le numérique est sensé d'en apporter des nouvelles), l'industrie est toujours à la traine et ne propose toujours pas de modèle économique viable... pour les consommateurs !