Dimanche 19 octobre
7
19
/10
/Oct
08:42
Voici l’introduction d’un article fort intéressant, plutôt complet et détaillé, donc long à lire. Certain se reconnaîtront . Moi je L'ai lu et cette recherche permet
de ce faire une idée sur un sujet rarement traité et sur lequel beaucoup de préjugés existent. C’est un point de vu et donc on ne peut être d’accord ave tout. En tout cas je trouve que c’est une
lecture nécessaire pour qui pratique ou veut découvrir. Après chacun de se faire son avis.
Le commerce du sexe se développe et se diversifie. Pourtant, suite aux luttes féministes menées contre la domination masculine, seule la prostitution de rue semble être aujourd’hui un sujet
controversé, tant dans le mouvement féministe qu’au sein des instances européennes chargées de légiférer. Dans ces débats, tout se passe comme si les réalités du commerce du sexe et du travail
sexuel étaient restées les mêmes depuis une cinquantaine d’années. Or le libéralisme a renforcé, à travers ses modes de diffusion massive et la concentration de capitaux, l’exploitation masculine
du capital symbolique, esthétique et sexuel des femmes. Certains discours de sens commun aimeraient nous opposer une sexualité tarifée et prostitutionnelle, un isolat du social, survivance d’une
époque dépassée, à un regain de liberté des mœurs où, dans des établissements adaptés qui s’autoproclament « libertins », « non-conformistes », hommes et femmes, en couples, pourraient s’adonner à
un nouveau libertinage dénué de contraintes.
Notre article aborde l’« échangisme », une sphère particulièrement florissante et lucrative du commerce du sexe, concurrentielle à la prostitution, dans le contexte de l’autonomie récemment acquise
d’une partie importante des travailleuses et travailleurs du sexe. Nous abordons successivement quelques données objectives sur ce commerce, puis nous discutons de cette pratique qui se présente
comme conjugale, égalitaire et novatrice dans les formes de sexualité qu’elle intègre.
Une réelle difficulté de cette recherche tient au peu de travaux centrés en France sur l’étude des lieux et pratiques du commerce du sexe et à la volonté de discrétion de ces commerces. Hormis les
études et les analyses sur la prostitution de rue [1], les observations du docteur Valensin [2] qui décrit l’échangisme de manière quasi entomologique (ce qui n’exclut pas – loin de là – le
prosélytisme), ceux de Bartell qui questionnent les cadres sociaux de l’échange chez les bourgeois américains en 1971, quelques mentions dans la littérature ethnologique américaine sur des
pratiques ethniques d’échange de femmes (Wallace, 1969), des travaux sur le multipartenariat entre hommes (Bolton, 1992,1995 ; Mendes-Leite, 1997), rares sont les tentatives de déconstruction du
phénomène. La multisexualité, le fait d’avoir des pratiques sexuelles avec plusieurs personnes dans le même lieu, en même temps ou de manière successive, ici étudiée à travers ce qui se nomme
l’échangisme, semble n’avoir jamais été un objet légitime dans les sciences sociales.
Le texte intégral en pdf : ICI ou LA
Commentaires