Dimanche 8 octobre
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Shortbus, pose cinématographique sur un film qui va sortir mi novembre en France. Ce film a déjà fait parler de lui lors du festival du Cannes. En effet, Shortbus a été présenté hors compétition.
Ce film du réalisateur John Cameron Mitchell nous entraîner dans le quotidien de plusieurs New-yorkais, où les sentiments et le sexe tiennent une part importante. Tous se retrouvent régulièrement au Shortbus, un club underground hors normes où chacun a sa conception de la sexualité, de l'art et de la politique. Le Shortbus est une sorte de salon privé où toutes les sexualités sont permises, à l'image du modèle parisien de Gertrude Stein et des salons new-yorkais d'aujourd'hui, un mélange assez dingue de musique live, de lectures, d'arts plastiques et même de sexe collectif.
Synopsis:
Shortbus suit plusieurs personnages new-yorkais dont les aventures tragi-comiques naviguent entre sexualité et sentiments. Tous fréquentent un club underground moderne, Shortbus, où s'expriment toutes les sexualités. Sofia est sexologue et n'a jamais connu l'orgasme. Avec son mari Rob, elle simule le plaisir depuis des années. Sofia croise Severin, une maîtresse dominatrice qui tente de l'aider. Parmi les patients de Sofia, James et Jamie sont un couple gay qui tente d'ouvrir ses relations sexuelles à un troisième partenaire. James propose une relation avec Ceth, mais Jamie reste sur ses gardes. James semble avoir un projet secret. Il est suivi par un mystérieux observateur, Caleb. Tous ces personnages se croisent au Shortbus, ce lieu extraordinaire où les arts, la musique, la politique et le sexe se côtoient. Le film propose de réconcilier à nouveau les contraintes de la vie à New-York (après le 11-Septembre et sous la pression de Bush) avec l'épanouissement de la raison, les plaisirs de la chair et les impératifs du coeur.
Le film fait parler de lui particulièrement car le sexe y est très présent. Il navigue entre le film érotique, jouant sans aucun doute sur la provocation.
John Cameron Mitchell sur le caractère pornographique du film :
"Il est intéressant de voir que le terme "pornographie" est une véritable accusation. Je ne considère pas que ce film soit pornographique. La pornographie n'a aucun intérêt artistique, je ne crois pas que les gens soient excités en voyant mon film. Je pense que la pornographie se définit par les érections, par l'excitation. Or, il n'y a rien de tout cela dans mon film."
Sur la perception du sexe dans la société :
John Cameron Mitchell : "La peur de la sexualité est à l'origine de beaucoup de problèmes qui ne sont pas nécessairement en rapport direct avec le sexe. (...) Je comprends cette peur, car le sexe touche parfois à l'irrationnel, mais chercher à l'éviter ou le réprimer engendre des problèmes importants tels qu'on peut en trouver dans l'Eglise catholique. Cela donne lieu à des problèmes tordus et ressort de façon négative."
Justin Bond : "Les générations précédentes ont grandi pendant une ère plus libérale, ils ont plus l'habitude d'aborder la sexualité. Depuis 30 ans aux Etats-Unis, le système d'éducation a été érodé. Par conséquent, les générations qui sont plus conservatrices, ce sont celles qui ont grandi pendant la crise du SIDA. Les plus actifs depuis vingt ans ont une vision étriquée de la sexualité, et un échange de la sexualité est basé sur la peur. Ce qui est révolutionnaire dans ce film, c'est qu'il présente la sexualité sans peur."
John Cameron Mitchell sur la représentation du sexe dans son film :
"J'ai été inspiré par beaucoup de réalisateurs européens qui ont utilisé le sexe d'un point de vue métaphorique. Aux Etats-Unis, il y a un environnement beaucoup plus puritain. J'ai eu une éducation catholique, conservatrice. Nous avons été dirigés aussi par des gouvernements conservateurs, une sorte de théocratie. Il y a beaucoup de gens qui y sont opposés. Nous avons souhaité provoquer avec ce film. Plus important encore, nous avons utilisé le sexe comme une métaphore de quelque chose de plus universel - des thèmes comme les relations, l'amour, la crainte. Nous avons pensé que le sexe pouvait être utilisé comme la musique dans une comédie musicale. Nous n'avons pas voulu présenter les aspects érotiques du sexe, ce qui a été déjà fait jusqu'à l'usure ; nous avons voulu faire autre chose. Certaines personnes m'ont dit, qu'à la fin du film, le sexe était la dernière chose à laquelle ils avaient pensé pendant la projection. Ce qui nous prouve que nous avons réussi à dépeindre un petit peu la vie."
Extraits de dialogues:
Justin : C'est comme dans les années 60, l'espoir en moins. Tu vois quelque chose qui te tente ?
Sofia : Oh... Je vois pas mal de choses. C'est incroyable.
Justin : Un instant j'ai cru que ce type n'avait pas de bras. Alors. Où en es-tu avec cet orgasme ? Tout le monde en parle.
Sofia : Oh mon dieu'
Justin : On est tous au courant. « C'est la fille qui n'a pas d'orgasme ». Celle qui reste assise dans son coin avec sa fleur qui l'étrangle. Tu sais, chérie, il faut que tu te détendes un peu.
Sofia : Je crois que j'ai une sorte de blocage dans mon système nerveux, quelque part entre le cerveau et le clitoris.
Justin : C'est dégoûtant. Ne le vois pas comme un blocage. Imagine-le plutôt comme une sorte de circuit imprimé magique. Une carte mère chargée de désir qui voyage partout dans le monde. Qui me touche. Qui te touche. Qui relie tout le monde. Il faut juste trouver la bonne connexion. La bonne combinaison. Regarde autour de toi. Ils essaient tous de trouver la bonne connexion. Je m'attends à ce que quelques fusibles sautent avant la fin de la nuit : peut-être que l'un d'entre eux sera le tien.
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