Dimanche 14 août
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Le local me parut superbe et magnifiquement éclairé ; nous ne pûmes arriver qu'en marchant sur un grand crucifix tout parsemé d'hosties consacrées, au bout duquel était la Bible, qu'il fallait de même fouler aux pieds. Vous croyez bien qu'aucune de ces difficultés ne m'arrêta. Je pénétrai.
C'était une fort belle femme de trente-cinq ans qui présidait ; elle était nue, magnifiquement coiffée ; ce qui l'entourait au bureau était également nu : il y avait deux hommes et une femme. Plus de trois cents personnes étaient déjà réunies et nues : on enconnait, on se branlait, on se fouettait, on se gamahuchait, on se sodomisait, on déchargeait, et tout cela dans le plus grand calme ; on n'entendait aucune autre espèce de bruit que celui nécessité par les circonstances. Quelques-uns se promenaient doubles ou seuls ; beaucoup examinaient les autres, et se branlaient lubriquement en face des tableaux. Il y avait plusieurs groupes, quelques-uns même formés de huit ou dix personnes ; beaucoup d'hommes seuls avec des hommes ; beaucoup de femmes entièrement livrées à des femmes ; plusieurs femmes entre deux hommes ; et plusieurs hommes occupant deux ou trois femmes. Des parfums extrêmement agréables brûlaient dans de grandes cassolettes et répandaient des vapeurs enivrantes qui plongeaient, malgré soi, dans une sorte de langueur voluptueuse. Je vis plusieurs personnes sortir ensemble des cabinets d'aisances. Au bout d'un instant, la présidente se leva et prévint, à voix basse, qu'on lui prêtât, quand on pourrait, un moment d'attention. Quelques minutes après, tout le monde m'entoura ; je n'avais été de ma vie tant examinée ; chacun prononçait, et j'ose dire que je ne recueillis de tout cela que des éloges ; de grands complots, de grands projets se formèrent sur moi et autour de moi, et je frémis d'avance de l'obligation où j'allais être de me prêter à tous les désirs que faisaient naître ma jeunesse et mes charmes. Enfin la présidente me fit monter sur une estrade en face d'elle ; et là, séparée par une balustrade de toute l'assemblée, elle ordonna que l'on me mît nue : deux frères servants arrivèrent, et, en moins de trois minutes, il ne me resta pas un vêtement sur le corps. J'avoue qu'un peu de honte s'empara de moi, lorsque les frères, en se retirant, m'exposèrent absolument nue aux yeux de l'assemblée, mais les nombreux applaudissements que j'entendis me rendirent bientôt toute mon impudence.
[...]
Tous les couples, distraits par l'événement de ma réception, se renouèrent, et je fus bientôt attaquée ; de ce moment jusqu'à celui du souper, je ne revis plus Clairwil. Le premier qui m'aborda était un homme de cinquante ans.
- Te voilà bien putain, pour le coup ! me dit-il en me conduisant sur un canapé, il n'y a plus à t'en dédire à présent ; te voilà garce comme une raccrocheuse ; j'ai été content de toi, tu m'as fait bander.
Et le paillard m'enconne en me disant cela. Il lime un quart d'heure, baise beaucoup ma bouche, puis, saisi par une autre femme, il me quitte sans décharger. Une vieille de soixante ans vint à moi, et m'ayant recouchée sur le canapé que j'allais quitter, elle me branla, et se fit branler fort longtemps. Trois ou quatre hommes nous examinaient ; un d'eux encula la matrone, et la fit crier de plaisir. Un autre de ces hommes, voyant que je me pâmais sous les coups de doigts de la tribade, vint m'offrir son vit à sucer ; et comme la vieille me quitta, le coquin passa de ma bouche à mon con ; il avait le plus beau vit du monde, et foutait à merveille.
Extrait - Histoire de Juliette ou Les Prospérités du Vice
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