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Samedi 5 mars 6 05 /03 /Mars 00:00

Un pause surf dans cette débauche d'érotisme.

Le Billabong Odyssey est un projet qui consiste à surfer une vague de 100 pieds (30 mètres environ).  Durant trois ans, tourné sur les sept mers du Monde, cette superproduction raconte l'explosion du Hi-Surf. La marque Billabong donne tous les moyens possibles pour atteindre cet objectif : des bateaux,des hélicos, des jets et aussi des photographes et caméramen de choc pour immortaliser ses vagues d’anthologie.

Les règles du projet sont les suivantes: toute vague devra être documentée (photo ou vidéo) et sera jugée par des spécialistes. Le surfeur qui prendra la plus grosse vague du monde, à n'importe quel endroit et quels que soient les moyens utilisés (surf traditionnel ou tracté) recevra $60.000 plus $1000 par pied (30 cm) si la vague dépasse 60 pieds (20m). La récompense ultime ($ 250.000), prévue au lancement du projet, sera remise au surfeur qui atteindra la barre mythique des 100 pieds!!! Un prix sera attribué également à la plus grosse vague surfée sans l'assistance d'un jet ski ainsi qu'à la meilleure performance toutes catégories.

Dernièrement, Billabong a fait 3 excursions dont une prénommée « Projet Neptune » sur le reef de Cortes Blank à 100 milles marins de la Californie ou les surfeurs ont chopé des vagues énormes (35 à 45 pieds). Le magazine Surf- Session(N°165) avait consacré sa couverture et un très beau reportage de Evan Slater à cette expédition qui est devenue mythique.La dernière étape de l’année était dans l’hémisphère sud ou ils sont allés surfer un Cyclope.

Les surfeurs étaient Tony Ray, Cheyne Dorian, Brian Keaulana, david Vetea, Brad Gerlach, Mike Parsons(Mike Parsons, Californien de trente-six ans surnommé " le Haricot " pour son petit physique, surfe sur des vagues de plus de vingt mètres), et Layne Beachley (la seule surfeuse). Surf Session du mois de novembre propose encore un article avec des photos hallucinantes, cette vague est un vrai monstre. Layne Beachley est impressionnante car elle charge le gros avec le même courage que les gros chargeurs de l’expédition.

Question posée à Peter Mel: La Billabong Odyssey, tu en fais aussi partie ?
Oui, c'est clair que c'est une expérience unique. Mais j'ai tellement de choses à faire que je n'ai pas suffisament de temps pour pouvoir participer à cette expédition dans son intégralité.

En bref, je vous conseille d’aller voir le film frisson garantis, les sequences de tow in a Teahupoo et Jaws sont totalement incroyables.

The site:http://www.billabongodyssey.com/03/main.asp!!


Par aline sofiane - Publié dans : Films and zik !!
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Samedi 5 mars 6 05 /03 /Mars 00:00

Un article qui vous en dira plus sur le libertinage dans la littérature et plus particulièrement au XVIIIe siècle. (Du genre libertin, sous la direction de Jean-François Perrin et Philip Stewart, Paris, Desjonquères, 2004.)

Ce travail collectif sur le genre libertin vient tenter de répondre à la double question, véritable et entière, qui embarrasse, à un moment ou à un autre, tous les usagers, spécialistes et amateurs de la littérature du XVIIIe siècle : qu'est-ce qui est libertin et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Pour quels textes, quel type de texte, sommes-nous en effet autorisés à nous emparer de ce terme si séduisant ? Plus problématique encore que la catégorie de la « littérature sensible » qui lui sert de pendant, la notion de libertinage est piégée pour quiconque s'efforce de tenir un discours théorique sur le XVIIIe siècle (à preuve : les multiples précautions d'usage lorsqu'on doit y recourir. S'il ne prétend pas bien sûr apporter une réponse unique et définitive à une question qui structure tout un pan de la critique de cette période, le recueil présente en tout cas un large éventail des façons de poser la problématique de la mise en texte du sexe à une époque donnée (23 communications), en même temps qu'il donne lieu à une réflexion passionnante sur l'indéniable séduction exercée par un terme critique au fort pouvoir évocateur.

La problématique générique à laquelle invitait hardiment le titre initial du colloque (« La littérature libertine au XVIIIe siècle : existe-t-il un genre libertin? ») a été prise au sérieux par presque tous les participants. Tous reconnaissent que la difficulté consiste à donner un cadre théorique cohérent à un corpus empiriquement constitué par une  « tradition » à laquelle on est bien obligé de se référer. La formulation plus feutrée du titre du recueil des actes (« Du genre libertin ») problématise avec élégance les questions qui se posent à propos d'un « genre libertin » dont l'existence est à la fois entérinée et mise à distance par ce second titre. Les auteurs oscillent entre l’acceptation de définitions et de distinctions consacrées et une attention à un détail des textes qui les met sans cesse à mal. Il en va ainsi des distinctions récurrentes entre le libertinage de pensée et le libertinage de mœurs, entre le pornographique et l'érotique, entre l’ordure et la gaze, ou encore du mot même de libertin qui ne fonctionne pas à l’époque ­– malheureusement– comme un terme de définition générique.

Prenant comme point de départ la définition moderne du genre comme autorisation ou même consigne de lecture, et élargissant le débat à une problématique plus générale, certains se résignent et recommandent finalement, en matière de littérature d’Ancien Régime, d’opter pour une approche historique plutôt que de se risquer sur le terrain de la théorie littéraire. Ils s’efforcent alors de reconstituer l’horizon de réception et les outils conceptuels du lecteur de l’époque. Au-delà de l'objet libertin proprement dit, le recueil engage ainsi des enjeux théoriques importants et notamment l'alternative théorique qui contraindrait de choisir entre un travail de reconstitution de la lecture de l'autre contemporain et une étude fondée sur notre lecture et de notre réception actuelles.

Plutôt que de répéter ici la préface synthétique et concertante de Jean-François Perrin qui se saisit de tous les fils de la problématique pour faire écho à l'ensemble des voix du colloque, nous suivrons les trois grandes divisions de l'ouvrage, qui sont aussi trois méthodes pour aborder la problématique du libertinage :

1. Histoire littéraire, périodisation, définition (« Définir »)

2. Poétique descriptive, fonctionnement textuel (« Modéliser »)

3.  Rapprochements, comparaisons, transgénéricité (« Corréler »).

Pour en savoir plus il vous faudra lire le reste de l'article de Florence Magnot-Ogilvy , "De l'obscur désir de cerner", Acta Fabula, Printemps 2005 (Volume 6 numéro 1).

Sur le site http://www.fabula.org/revue/document779.php

Par aline - Publié dans : plaisir
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Vendredi 4 mars 5 04 /03 /Mars 00:00

Un deuxième post sur les dandy warhols mais je ne peux pas y résister.

Les Dandy Warhols sont un groupe de rock psychédélique ! On les aime pour leur sens du rock and roll et leurs mélodies bien senties. Il mélange agréablement le son seventies et eighties selon les albums. Leur musique a été influencé par the doors
Un peu d'histoire:


The Dandy Warhols se forme en 1992 à Portland aux Etats-Unis. Le chanteur / guitariste Courtney Taylor joue de la batterie au sein de Beauty Stab lorsqu'il fonde le groupe avec Zia McCabe (clavier), Peter Holmstrom (guitare) et Eric Hedford (batterie). En 2003, Le groupe repart en tournée et assure les premières parties de David Bowie sur sa tournée euroépenne. Les Dandy y auront montré sans pudeur leur vrai visage, celui d’un vrai groupe.

Leur musique passe rarement, trop rarement à la radio mais on la retourve de plus en plus dans des séries ou des films (How to learn to surf) .

Bonne carrière à eux!

Par aline - Publié dans : Films and zik !!
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Vendredi 4 mars 5 04 /03 /Mars 00:00

 Le cunnilingus est peut-être la plus agréable forme sexuelle qu'un partenaire puisse engager. Rien ne peut être comparé à la sensation d'une langue chaude et humide glissant de part et d'autre de la vulve et du clitoris d'une femme. Exceptée la masturbation, les rapports bucco-génitaux aboutissent probablement à plus d'orgasmes féminins que n'importe quelle autre pratique sexuelle.

Contrairement aux croyances populaires, et à l'attente de beaucoup de femmes, le cunnilingus n'est pas une aptitude naturelle avec laquelle chaque personne est née. Le cunnilingus est une technique à laquelle il faut d'abord s'initier. Si vous ne prenez pas le temps d'enseigner ou d'apprendre cette technique, vous n'apprécierez jamais pleinement tous ses bénéfices. Chaque femme est différente, alors peu importe l'aptitude que quelqu'un a à donner du plaisir à une femme, il aura à réapprendre à nouveau sa technique s'il change de partenaire. Les femmes ne peuvent pas comparer à la lettre car elles n'ont jamais les mêmes préférences et aversions. Il y a des raisons physiques et psychologiques à cela. Bien que tout le monde voudrait lire un "Guide du Comment-Faire" détaillé, on ne peut créer un tel livre qui serait exact pour toutes les femmes. Tout au plus, on peut donner des idées et des conseils de base. Trouver et lire des explications de femmes ayant déjà expérimenté cette pratique est peut-être la meilleure façon d'avoir de nouvelles idées, mais votre compagne est la seule personne qui puisse vous dire ce qu'elle aime.

A la question, "quelles positions préférées vous?" les femmes ont répondu:

Missionnaire30%

Vous (femme) au dessus 28%

Levrette 21%

Sur le coté 16%

Autre 5%

Un très bon site: http://www.the-clitoris.com

Le cunni au cours de l'histoire!!

   

Par aline - Publié dans : plaisir
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Jeudi 3 mars 4 03 /03 /Mars 00:00

Je n'ai pas vu pour l'instant mais si vous voulez partagez votre opinion!! Nul, génial entre les deux à vous de décider.

Projet sulfureux : Cunnilingus, masturbation, fellation,

éjaculation, pénétration

 9 songs décrit la passion d'un couple qui ne vit que d'amour et de musique, avec des acteurs qui ont des relations sexuelles non simulées devant la caméra.

 

Sous couvert d'une passion brûlante et libérée, Michael Winterbottom passe en revue ses fantasmes et les alignent tels des standards inusables, en brandissant un alibi choc: filmer au plus près l'intimité d'un couple, dans un souci quasi documentaire, montrer l'acte sexuel, brut et sans apprêt, là où d'autres ne font que le suggérer. 

Le défilé sur scène capture l'air du temps, de Franz Ferdinand aux Dandy Warhols, de Primal Scream à Black Rebel Motorcycle Club.

Quelle serait la morale de l'histoire ?

Ni morale, ni message. C'est un sujet à la fois intime et universel. J'ai surtout cherché à capter ce parfum de l'amour que le cinéma ne sait pas appréhender, y compris à travers la musique, qui confère une atmosphère particulière. Mais le propos n'appelle aucun jugement sur les personnages au sujet desquels, d'ailleurs, on sait finalement peu de choses.

L'interdiction aux moins de 18 ans vous paraît-elle injuste ?

9 Songs montre un homme et une femme adultes allant au concert ou faisant l'amour de manière consentante. Il n'y a donc rien de malsain, d'avilissant et je serais surpris qu'un ado de 15 ou 16 ans y trouve matière à s'offusquer. Croyez-moi : ce film n'a pas été conçu pour choquer. Tout juste tente-t-il de poser une question et d'y répondre : pourquoi ne pourrait-on pas montrer le sexe au cinéma dans un contexte autre que pornographique ?

Peut-on filmer le sexe comme une situation ordinaire ?

C'est du moins ce qu'on a essayé de faire. Présenter deux personnes qui s'aiment, sans rien de métaphorique. Au contraire, on cherchait à être le plus authentique possible, en évitant toute forme d'exotisme, en ne cherchant pas à créer une quelconque dramaturgie, qui serait allée par exemple vers quelque chose de plus en plus oppressant, ou violent, ou destructeur. Sur le plan pratique, ça n'a pas été simple : long casting pour trouver les volontaires, puis tournages sur de courtes périodes, entrecoupées de pauses. Cela devait rester simple, avec une petite équipe souple et discrète.

L'affiche est dans l'album Oula

Par aline - Publié dans : Films and zik !!
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Jeudi 3 mars 4 03 /03 /Mars 00:00

Suite de nos infos du tour du monde.

En plein délire nationaliste, le Président a décidé d'imposer les beautés locales dans les pubs, les défilés... Sous prétexte de protéger la «moitié faible de la société» et de stopper le trafic de femmes, les agences de mannequins sont harcelées, les affiches de «crasseuses» étrangères décrochées. Et Loukachenko n'entend pas s'arrêter au pied des podiums.

Est-ce que vous auriez des visages biélorusses ?», «Nous avons besoin de types bien biélorusses... Vous savez pourquoi.» Dans les agences de mannequins de Minsk, c'est la nouvelle question à la mode. «Moi-même, je serais bien en peine de définir ce qu'est une Biélorusse type», sourit la directrice d'une petite agence de modèles (1). «Mais bon, je vois ce qu'ils veulent dire», confie-t-elle, en feuilletant ses catalogues. La coquine au regard noir, par exemple : «Ce n'est pas la peine, explique la professionnelle. Elle peut bien marcher en France ou ailleurs, mais chez nous, terminé. Elle fait trop occidentale.» De longs cheveux clairs et lisses, des pommettes hautes et un air de poussin tout juste tombé du nid, en revanche : «Oui, elle, je la présente quand on me demande le type biélorusse. Elle passe bien ici.»

La préservation des «filles biélorusses» est la dernière lubie du dictateur national, Alexandre Loukachenko, 50 ans, au pouvoir depuis 1994. Après avoir rêvé de reconstituer une union quasi soviétique avec la Russie, le despote s'est ensuite lancé dans une nouvelle chimère nationaliste : l'objectif est maintenant l'autosuffisance nationale et le rejet des influences perverses de l'Occident.

Sur la route du palais

Dans une des tirades dont il est coutumier, en novembre dernier, le Président s'est ainsi échauffé contre ces «Françaises au visage crasseux» qui le contemplaient du haut de leurs affiches sur la route de son palais. «Nous devons défendre la moitié la plus faible de notre société. La Biélorussie est l'un des quelques Etats au monde qui peuvent être fiers de compter un grand nombre de belles femmes», argumentait un peu plus tard le Président, enjoignant les publicitaires du pays à recourir davantage à ces beautés locales plutôt qu'à des étrangères. La tirade contre les «Françaises au visage crasseux» a fait une victime immédiate, pas très française : Cindy Crawford, qui posait pour une marque de montres suisses sur la route du Président, a été décrochée. «Rien n'interdit encore d'utiliser des mannequins étrangers, soupire le directeur d'une agence de publicité à Minsk. Mais on nous a prévenus qu'un décret est en préparation. Et d'ici là c'est la loi du téléphone qui prévaut : il suffit qu'un fonctionnaire passe un coup de fil, et on enlève ce qui pourrait déplaire au Président.»

Officiellement, l'offensive contre les «crasseuses» poursuit bien sûr un noble but : il s'agirait de donner du travail aux modèles biélorusses pour les dissuader de partir à l'étranger, où elles risquent de tomber dans de mauvaises mains. L'attaque s'est d'ailleurs accompagnée, ces derniers mois, de raids contre les agences, soudain soupçonnées de servir de couverture à la prostitution. Une première agence de mannequins, Zara, installée au siège de l'entreprise pétrolière russe Lukoil et qui de fait, selon plusieurs témoignages, aurait servi à approvisionner les oligarques en jolies femmes, a été fermée. «Des centaines de filles ont été interrogées, raconte un ancien mannequin. Mais aucune n'a avoué !» Prise en flagrant délit de franchissement de frontière avec plusieurs filles et des liasses de dollars non déclarés, la directrice de Zara a été condamnée à deux ans et demi de prison pour «contrebande».

«Il faut comprendre les filles, plaide une autre directrice d'agence, ancien modèle elle-même. Pour un défilé de mode, c'est-à-dire le casting puis deux ou trois séances de répétition où elles doivent arriver impeccables, joliment habillées, maquillées et manucurées, nous payons 20 ou 30 dollars au mieux. Quand un oligarque leur propose un week-end à Moscou, ou une semaine de repos aux Emirats, qui leur permettent de s'offrir ensuite un téléphone, une voiture ou un appartement, la tentation est énorme !» «Le problème est bien réel, confirme Iouri Fedorov, directeur d'un projet de lutte contre le trafic des femmes biélorusses financé par l'ONU et l'Union européenne. Selon nos estimations, près d'un millier de filles biélorusses partent ainsi tous les ans de gré ou de force à l'étranger pour être livrées à la prostitution. Et, de fait, il semble clair que certaines soi-disant agences de modèles à Minsk servaient de couverture à ce trafic.»

Entre des mains agréées

Rien ne dit pourtant que les raids lancés ces derniers mois mènent vraiment à l'arrestation des principaux trafiquants et non plutôt à une réorganisation du marché entre quelques mains agréées. «Même si on fait quelques affichages de plus avec des filles biélorusses, je ne sais pas si cela les aidera beaucoup, objecte un publicitaire. Actuellement, le tarif pour l'utilisation de l'image d'une fille dans toute la Biélorussie, c'est 100 dollars, pas plus. Et tant que tout est fait dans ce pays pour décourager les investissements étrangers, je ne suis pas sûr que ces tarifs augmenteront beaucoup.» Les trafics de femmes sont-ils d'ailleurs possibles sans la complicité des fonctionnaires ? Et peut-on avoir quelques informations sur les enquêtes en cours ? Lorsque l'on pose ces questions à Alexandre Soldatenko, responsable de la lutte contre le commerce des êtres humains à la police biélorusse, l'homme, qui s'efforçait jusqu'alors de se montrer sympathique, explose : «Je le savais ! On vous a commandé cet article ! Vous êtes payée. Vous voulez dire que la Biélorussie est un Etat totalitaire ! Est-ce que vous ne vous promenez pas librement à Minsk ?» Le Français Patrick Bourdon, qui avait tenté d'ouvrir en Biélorussie une succursale de l'agence Metropolitan, pourrait aussi témoigner de l'absurdité des contrôles subis ces derniers mois. A force d'interrogatoires et d'insinuations, il a fini par céder et décidé de fermer son agence, qui avait pourtant déjà décroché quelques contrats en France pour des jeunes femmes biélorusses. «Tous nos mannequins, mon épouse et moi-même avons été interrogés. Rien d'anormal n'a été trouvé, tout était en règle, mais on m'a fait comprendre qu'il fallait mieux que j'arrête», raconte ce petit entrepreneur, installé depuis dix ans en Biélorussie.

«Tout ce qu'il faut ici»

«Lapinette, redresse-toi !», «Toi, tu marches comme un mammouth !», «Et toi là-bas, il faut maigrir !» : bombant le torse parmi ses élèves, ce soir-là une cinquantaine d'apprentis mannequins âgés de 5 à 20 ans, Sacha Varlamov est l'un des rares dans le petit monde de la mode biélorusse que l'on sent heureux de cette «remise en ordre». «Je comprends que notre Président ait envie de voir nos filles dans notre pays. Pourquoi afficher Claudia Schiffer si l'on a tout ce qu'il faut ici ? Grâce aux mesures prises maintenant pour soutenir la mode biélorusse, donnez-nous encore cinq ans, et nous nous mesurerons à Paris !» promet-il. La star de la mode biélorusse, formée sur les podiums de l'époque soviétique, s'est lui-même fait promettre par Loukachenko la direction d'un futur centre de la mode nationale, qui sera situé dans la bibliothèque nationale, en forme de diamant, actuellement en construction à la sortie de Minsk.

Dans ce pays d'Ubu qu'est devenue la Biélorussie de Loukachenko, ce qui arrive aux mannequins n'a rien d'exceptionnel. Depuis le 1er janvier, le combat du Président pour l'identité biélorusse passe aussi par des quotas de 75 % de musique nationale que doivent diffuser toutes les radios du pays. «Nous avions un peu peur que cela soit difficile à tenir et que les auditeurs et annonceurs se détournent de nous, avoue Alexei Nabeïev, directeur musical de la radio FM Unistar BDU, qui a déjà reçu un avertissement pour non respect du quota. Mais grâce à cette mesure les musiciens biélorusses viennent maintenant nous voir et proposent leurs disques. C'est un préjugé de croire que les groupes biélorusses sont moins bons que les autres.» Là encore, la mesure est d'autant plus aberrante qu'au même moment une demi-douzaine de groupes du pays, comme NRM, Palats ou Drum Ecstasy, qui ont eu l'audace de participer à un concert anti-Loukachenko, sont interdits d'antenne. «Il n'y a pas d'ordre écrit, soupire Lavon Volski, le chanteur du groupe NRM. Mais là aussi, c'est le droit du téléphone qui prévaut. Les radios savent qu'elles ne doivent pas nous diffuser si elles ne veulent pas perdre leur licence.» Depuis longtemps déjà, Lavon Volski ne passe plus à la télévision biélorusse, mais quelques concerts sont encore possibles et les ventes de ses disques se sont multipliées par dix depuis l'introduction des nouveaux quotas . «C'est bon pour nous, les gens éteignent la radio et achètent nos disques», se console-t-il, drapé dans une écharpe orange, symbole de la révolution démocratique qui vient de triompher dans l'Ukraine voisine.

Recroquevillée derrière une armoire, qui bloque le dernier réduit de l'Union des écrivains biélorusses, Olga Ipatova, soupire. «Ce à quoi nous assistons, ce n'est pas la sauvegarde, mais l'extermination de la culture biélorusse. Regardez ce qui se passe ici !» dit-elle, montrant l'armoire qui vient d'être expulsée d'une pièce voisine. L'Union des écrivains, qui compte quelque 400 membres, coupables de critiques du Président et de promotion de la langue biélorusse, est en passe d'être définitivement chassée de sa grande maison du centre de Minsk. Dans la ligne de mire également, le Lycée biélorusse, soupçonné de former des esprits trop critiques, de même que l'Université européenne des sciences humaines. Pourquoi, contrairement aux Ukrainiens voisins, les Biélorusses acceptent-ils encore cette très mauvaise farce ? Nouveau soupir de l'écrivaine : «Nous avons une histoire particulièrement difficile. Quatre cents ans sous domination polonaise, deux cents ans d'empire russe... La Deuxième Guerre mondiale, Tchernobyl, qui continue à faire des milliers de morts chez nous tous les ans, puis maintenant Loukachenko. Nous sommes un peuple à bout de souffle.»

(1) Par précaution, plusieurs personnes citées craignant des représailles ne seront pas identifiées.


Lorraine MILLOT Liberation

Par mat - Publié dans : La revue de presse
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Jeudi 3 mars 4 03 /03 /Mars 00:00

Discussion sage sur l'amour et l'art d'aimer aujourd'hui

Comment nous inscrivons-nous dans cette aventure? Comment concilions-nous les trois ingrédients de l'amour: le mariage, le plaisir, le sentiment? Aujourd'hui, nous voulons les trois. Tout. Tout de suite. Notre ambition est immense. Notre désillusion aussi: solitudes, familles décomposées, adolescents déboussolés... Voilà la vérité qui nous encombre: l'amour n'est pas plus facile à vivre dans la liberté que dans la contrainte; nos ancêtres n'étaient peut-être pas moins heureux que nous feignons de l'être. Nous voilà seuls devant le gouffre de nos propres choix, explique ici la romancière Alice Ferney, en conclusion à notre série. Fin (provisoire) de notre histoire. A chacun d'inventer la suite, dans l'intimité


Essayons quand même l'analyse, en faisant appel cette fois à votre sensibilité de femme et d'écrivain. Comment concilie-t-on aujourd'hui les trois ingrédients de l'amour: le mariage, la sexualité, le sentiment?
Le mariage et la sexualité ont longtemps été sous contrôle, seul le sentiment était libre: on pouvait obliger l'individu à vivre avec quelqu'un, à coucher avec quelqu'un, on n'a jamais pu l'obliger à aimer… Le plus frappant aujourd'hui, c'est l'éclatement des formes d'amour, la disparition de la norme: chacun a pris le gouvernement de sa vie sentimentale, ce qui est unique dans l'Histoire (même dans les années 1970, Pascal Bruckner l'a raconté, la révolution sexuelle exerçait une contrainte). Désormais, et malgré les risques du sida, la sexualité est débarrassée de l'emprise de l'Eglise, séparée de la procréation grâce au progrès médical, déculpabilisée par la psychanalyse, et même exaltée, puisque c'est l'absence de désir qui est culpabilisée. Quant au mariage, fondé sur l'amour, il échappe lui aussi aux stratégies religieuses ou familiales, et le divorce n'est plus honteux. La modernité, c'est cette immense liberté: «Je ne veux pas d'enfants; je veux vivre sans me marier; je veux me séparer de toi…» On dirait que l'ordre social castrateur, qui a régné pendant de longs siècles en Occident, est mort. Mais faut-il le croire? Notre société cacherait-elle sa norme? Les trois champs de l'amour sont-ils vraiment libérés?

Ce que l'on cherche avidement, c'est à les réconcilier: on veut un vrai amour, qui dure, avec le plaisir à la clef.
Oui. Le rêve d'aujourd'hui reste celui du couple amoureux, fidèle, et désirant. Notre époque se caractérise par une extrême exigence: nous voulons le bonheur à tout prix. Autrefois, la cellule économique de base était la famille, à laquelle on assujettissait son destin. Aujourd'hui, l'unité de base, c'est l'individu, qui ne sacrifie plus son bonheur à l'entité familiale. La psychanalyse a affirmé qu'il valait mieux un divorce qu'une mésentente au sein de la famille. La dernière limite est ainsi tombée. Mais, Mona Ozouf l'a noté, le revers de la liberté n'est rien de moins que la difficulté d'être et l'impossibilité de trouver hors de soi-même la raison d'un échec amoureux. Cette liberté nouvelle est difficile à vivre, car elle suppose le choix, l'engagement, la responsabilité.

On se résigne alors à ce que l'amour ne dure qu'un temps.
Je ne partage pas le défaitisme du moment. Certes, 50% des ménages parisiens divorcent au bout de trois ans. Mais 50% qui le pouvaient ne le font pas. Et les couples qui subsistent durent beaucoup plus longtemps que ceux d'autrefois: on se marie vers 26 ans, on meurt vers 80 ans. Nombre de personnes réussissent donc cette aventure incroyable, l'exploit d'une longue vie commune. La morale conjugale dépend aussi du contexte économique et démographique. Au XVIIe siècle, Jacques Solé le remarquait, «la mort faisait office de divorce». Au XIXe, rappelait Alain Corbin, les femmes étaient enfermées, ce qui garantissait mieux leur vertu et la stabilité du mariage. Aujourd'hui, les femmes travaillent, font des rencontres, elles sont autonomes et ont les moyens de se séparer de leur conjoint. Restent les enfants que l'on met au monde, envers lesquels on a une responsabilité…

C'est donc le libéralisme sentimental, la grande dérégulation de l'amour. On se demande même si ce mot a encore un sens...
«Nous nous heurtons à la définition de l'amour», a constaté Jean Courtin, au début de cette série d'entretiens, le même mot indiquant l'attirance, l'instinct, ou l'attachement… J'aime l'idée que l'amour est une force cosmique, comme la gravitation: une attraction qui nous pousse vers l'autre. Newton cherchait d'ailleurs une loi de l'amour, il pensait que les planètes comme les êtres s'attiraient, «s'aimaient». Teilhard de Chardin estimait que le christianisme aurait mieux fait de tenter de comprendre cette force mystérieuse plutôt que de tout faire pour la canaliser, en vain. Ce mystère n'a pas été élucidé. Comment cette force s'exprime-t-elle en nous? Peut-on la commander? La faire durer ou cesser? Les neurobiologistes nous le disent: nous portons en nous la capacité de marcher, de parler, de raisonner... La force d'amour n'est-elle pas une faculté innée? Mais elle a une spécificité étonnante: elle relève aussi de notre choix.

Le modèle du grand amour n'est pas mort. Même s'ils ne l'avouent pas toujours, beaucoup de jeunes sont à sa recherche. Et désespèrent de le trouver.
Faut-il attendre la fameuse rencontre, la révélation: «C'est elle!», «C'est lui!»? Je ne partage pas cette vision. La théorie platonicienne de l'autre moitié (nous serions tous des êtres coupés en deux en quête de notre autre moitié) ne me convainc pas. Je crois que nous fabriquons à deux une moitié respective: «Je décide que c'est elle», «Je décide que c'est lui».

Vous parlez de l'amour comme d'une construction, d'un travail à accomplir.
Je le pense profondément: aimer, c'est un travail! Comme celles de la gravitation, les lois de l'amour ne peuvent pas être changées. Un verre tombe, il se casse... Vous tombez amoureux, vous êtes attiré par l'autre... Mais ces forces peuvent être utilisées à notre avantage. Malgré la gravitation, qui ne cesse jamais, on fait voler des avions et décoller des fusées. L'amour, c'est la même chose: malgré le désir qui se transforme, on peut faire durer un amour. Il faut vouloir aimer. Aimer, c'est aussi une décision. L'un des personnages de mon livre La Conversation amoureuse a cette phrase: «L'amour, c'est ce qui existe entre deux individus capables de vivre ensemble sans se tuer.» Sans se tuer symboliquement, en tout cas. Car la vie commune n'est pas plus facile à vivre que la solitude. Dans nombre de couples, le rapport de force tue véritablement la personnalité de l'un ou de l'autre. Quand vous réduisez à zéro «l'espace des possibles» de quelqu'un, c'est un meurtre symbolique. C'est ce respect de l'autre qui est un travail.

Dans La Conversation amoureuse, vous décrivez justement différentes configurations de couples d'aujourd'hui: fidèles ou infidèles, heureux ou résignés, avec ou sans enfants... Même quand on y travaille, le bonheur n'est pas toujours au rendez-vous.
Je me posais la question: est-ce qu'aimer rend heureux? Notre société feint de croire que l'on peut obtenir ce que l'on veut sans efforts, que l'on peut écrire un grand livre au fil de la plume, gagner une coupe de tennis parce que l'on a simplement du génie… On dissimule les heures d'efforts et de souffrances nécessaires pour en arriver là. C'est la même chose pour l'amour. Il ne se vit pas sans efforts. Et puis, on a tort de tout attendre de lui. Il me semble qu'une grande part du bonheur ne vient pas de l'amour.

Cette idée de «construire» son amour peut se révéler dangereuse. Souvent, on se trompe en s'engageant, on plaque sur une personne l'image idéale que l'on a dans la tête, on bâtit une illusion.
C'est en effet un danger. Car c'est toujours un (e) inconnu (e) que l'on rencontre. Rappelez-vous la phrase de Thomas Mann: «Nul homme se connaissant lui-même ne reste celui qu'il était.» Nous sommes perpétuellement en changement, physiquement, spirituellement. Sans compter qu'il n'est pas anodin de vivre avec quelqu'un: l'autre vous change aussi, et vous le changez. S'il fait de vous quelqu'un qui ne vous plaît pas, cela peut être une raison de le rejeter. En fait, quand on se place au bout de notre histoire de l'amour, on a le sentiment de vivre une période de transition: les notions de devoir, de péché, d'emprise sociale, de morale sexuelle ont été dissoutes par la libéralisation des mœurs. Nous devons maintenant trouver en nous de nouveaux moyens pour contrôler cette force amoureuse. Nous sommes devenus les seuls maîtres de la durée.

Pas simple... La révolution sexuelle est terminée, mais nous vivons toujours dans la sollicitation envahissante du désir. On peut se demander s'il n'y a pas deux approches de l'amour et de la sexualité, la masculine et la féminine, assez incompatibles.
«On ne naît pas femme, on le devient», disait Simone de Beauvoir, qui prétendait que le sexe n'était qu'une création sociale. Elle a été infirmée par la science. On sait désormais que la chimie amoureuse est différente selon les sexes. Les femmes juxtaposent naturellement la sexualité et l'amour. Les hommes les dissocient. Certes, il y a aussi une petite poignée d'hommes féminins et de femmes masculines. Le fantasme de quelques écrivains femmes masculines («Regardez comme je considère le sexe sans censure») ne représentent pas le rêve de toutes, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire. La majorité des femmes veulent la durée, un vrai sentiment vivant qui donne un sens à leur existence.

Les hommes veulent d'abord du plaisir, les femmes, un mari?
Et alors? Rejeter toute convention par principe est une forme de convention. On sait que le désir évolue différemment chez les hommes et les femmes: il est plus fort chez les adolescents garçons que chez les filles. Si celles-ci ont des relations sexuelles, c'est aussi parce qu'elles sont soumises à la pression sociale et à l'insistance des garçons.

Les adolescents sont plongés dans un discours qui exalte le plaisir «tout, et tout de suite». Ce n'est pas vraiment favorable à un «travail» sur la durée.
Il faudrait les éduquer à la distanciation par rapport à ce discours ambiant, leur apprendre à distinguer ce qui est marginal de ce qui est essentiel. Une littérature du désenchantement amoureux, issue de la libération sexuelle, prétend banaliser la sexualité. C'est ridicule! Se mettre nu devant un autre, offrir son corps, n'est pas anodin. On ne couche pas comme on va au cinéma. L'acte sexuel vous engage, vous et l'autre, et garde un caractère sacré. La sexualité ne sera jamais banale!

La volonté, c'est une jolie chose. Mais nous sommes aussi faits de vieux morceaux de cultures, d'anciens tabous, de mythes antiques qui, inconsciemment, nous tirent en arrière.
Bien sûr, les déterminismes familiaux, psychologiques, historiques, sociaux, culturels sont pesants. Mais jusqu'à quel point est-on responsable de soi-même? La déresponsabilisation est l'un des traits de notre époque: c'est la faute de notre petite enfance, de la chimie, de la morphologie… Malgré tout, il y a toujours une petite part sur laquelle nous pouvons agir. Au lieu d'aller vers la défaite, nous pouvons aller vers le soleil.

Nous voulons des guerres sans morts. Et des amours sans blessures.
Oui. Un seul objet nous manque, et nous en sommes contrariés. Nous vivons dans l'idée de l'amour zéro défaut, du mariage sans échec. Autrefois, on acceptait plus facilement l'effort, la souffrance, la défaite. Chaque génération trouve un état du monde différent, un champ des possibles limité, et son lot de malheurs. La liberté, c'est difficile. Il faut oser déplaire, oser dire non, oser ne pas connaître, oser surmonter sa peur des autres, peur terrible qui vous entraîne vers le conformisme. Les loups crient, vous criez... Les loups dorment, vous dormez… Celui qui aime est comme un funambule sur un fil: l'entreprise paraît impossible, et pourtant, un jour, l'équilibre vient. Toute la vie, il faut apprendre à vivre, et à mourir. Apprenons aussi à aimer.

Alice Ferney
Romancière, auteur de La Conversation amoureuse

Par aline - Publié dans : plaisir
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Dimanche 27 février 7 27 /02 /Fév 00:00

Effleurée par l'ombre de Bergman, cette anti-"Boum" nordique est une révélation d'envergure

Un film bien. Un film comme on en voit trop peu. Un film réaliste frais et plein de vie, une vraie bouffée d'innocence

Elin, jeune fille de quinze ans, s'ennuie et trouve sa vie morne dans une ville suedoise en depit des dizaines de garcons qui sont amoureux d'elle. La réputation de fille facile lui colle à la peau. Elle se lie d'amitie avec Agnes, plus timide, que l'on dit lesbienne. Agnes, subit elle le regard méchant et homophobes de son entourage. Elin va peu a peu se sentir attiree par elle. Alexandra Dahlstrom qui joue Elin est craquante.

Le réalisateur présente de manière tendre et attachante l'homosexualité,le blues des ados des temps modernes.

Réalisé par Lukas Moodysson
Avec Alexandra Dahlstrom, Rebecca Liljeberg, Erica Carlson
Film danois, suédois. Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 29min. Année de production : 1999

Courez-y sans tarder vous ne le regretterez pas!!

(L'affiche dans l'album photo Oula)

Par aline - Publié dans : Films and zik !!
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Samedi 26 février 6 26 /02 /Fév 00:00

Où comment les Romains ont inventé le couple puritain!!

Un peu d'histoire pour se cultiver.

Ils auraient, si l'on en croit Ovide, célébré l'art d'aimer. L'art, peut-être, mais la manière? Les Romains étaient-ils vraiment ces bons vivants éclairés, libres dans leurs mœurs et dans leurs pensées, comme le laissent imaginer leurs statues de nus au sexe fier, leurs poèmes érotiques, leurs élégies et leur réputation d'heureuse décadence dont sont faits nos clichés? Libérés, les Romains? Epanouis? Dites-le à Paul Veyne, notre grand spécialiste du monde antique. Il s'étrangle de rire. Non, nous explique-t-il, les Romains ne sont pas fidèles à leurs belles images.  

C'est même tout le contraire! Chez eux, les rapports entre hommes et femmes, hommes et hommes, hommes et esclaves tenaient davantage de la sexualité de corps de garde. Ce qui n'empêchait pas nos menteurs de Romains d'être chrétiens avant l'heure. Et même puritains. Eloignez les enfants de votre magazine préféré: ce n'est pas vraiment la Rome de leurs livres scolaires... 

Ils s'aiment?
Il s'agit non pas d'amour mais de mariage, ce qui est bien plus sérieux. Le mariage est un devoir de citoyen, et il est de bon ton que les époux s'entendent. Dans leur représentation sur les sarcophages, ils se tiennent toujours la main, comme pour suggérer une forme d'égalité. Une formule revient sans cesse dans les textes: «J'ai vécu vingt-cinq ans avec ma femme sine querela, sans avoir eu à me plaindre d'elle.» Cela veut dire qu'elle était fidèle. Les moralistes sévères ajouteraient que le mari doit autant fidélité que la femme. Telle est du moins la morale officielle... Mais nos époux ne sont que deux subtils symboles, deux beaux mensonges...

L'image ne correspond donc pas à la réalité?
Le monde romain est celui de l'esclavage. L'épouse n'est qu'une «petite créature», comme le disait Michel Foucault des gens qu'il dédaignait. On la bat, à l'occasion. Si on la ménage, c'est à cause de sa dot ou de son noble père. L'épouse est là pour faire des enfants et arrondir le patrimoine. Elle n'est qu'un outil du métier de citoyen, un élément de la maison, comme le sont les fils, les affranchis, les clients et, en bas de l'échelle, les esclaves. Sénèque l'écrit: «Si ton esclave, ton affranchi, ta femme ou ton client se met à répliquer, tu te mets en colère.» Et il est admis que le maître... s'envoie toutes ses petites esclaves, et ses petits esclaves. Ils sont là pour cela! On en fait ce qu'on en veut. Garçons et filles. On dépucelle les jeunes filles. Ou l'on choisit les garçons: cela crée moins de difficultés. Mais, attention! si l'on est marié et que l'on ait des bâtards, personne ne doit dire que ces enfants-là sont du maître, bien que tout le monde le sache.

Comment se comportent ceux qui ne sont pas mariés?
Certains préfèrent l'union de second ordre avec une inférieure, une esclave que l'on a affranchie et avec qui on se met en «concubinat». C'est une option parfaitement reconnue. La différence, c'est que les enfants qui en résultent n'héritent pas. Si bien que la grande question est celle-ci: est-ce que j'en reste à mon harem d'esclaves, à mon affranchie favorite, ou est-ce que je me marie, en homme sérieux, pour donner à l'Etat des citoyens de plein droit? Sénèque décrit ainsi celui qui hésite: «Modo vult concubinam amare, modo mulierem» - il veut tantôt avoir une concubine, tantôt une femme; il n'arrive jamais à se décider. Le mariage est donc un acte civique, quasi militaire, les deux aspects étant confondus chez les Romains. Mais il est privé: on ne passe pas devant l'équivalent d'un maire ou d'un curé, on ne signe aucun contrat, sauf un engagement de dot, s'il y en a une. Quant à l'héritage, il est presque totalement libre. On divorce de la même manière: quand on en a envie.

On imagine que la femme, cette petite créature, n'en a pas la possibilité.
Détrompez-vous! Certes, le monde romain est profondément machiste. Mais la femme est plus libre que dans le monde grec, où elle est traitée comme une enfant irresponsable. A Rome, elle divorce quand elle veut. Il arrive ainsi que le mari ne sache même pas s'il est encore marié ou divorcé. Messaline, s'ennuyant près de l'empereur Claude, a divorcé et s'est remariée sans le lui faire savoir! Normalement, il convient d'envoyer une lettre au conjoint pour l'en avertir. Au moins par politesse... Souvent, une femme riche non mariée exerce le «métier» de femme entretenue. Si un homme établit une liaison avec elle, elle est en droit de réclamer une pension. Si elle est veuve, elle administre ses biens elle-même et a toute liberté de rédiger son testament. A Rome, la «chasse à la veuve» était l'un des modes usuels d'amasser une fortune.

Tolère-t-on l'adultère?
Tout dépend des maris. Ceux qui ferment les yeux ne sont pas bien vus. On ne rit pas du cocu; on le blâme, pour son manque de fermeté envers sa femme. Il ne fait ni un bon citoyen ni un bon chef. La mentalité romaine, c'est toujours une histoire de chef. Si l'on surprend son épouse avec un amant, alors, là, tout est permis. Soit on le fait compisser par tous les esclaves et la valetaille, soit, plus radical, on lui inflige le traitement d'Abélard: la castration. En toute légalité.

On idéalise le couple, on considère la femme comme inférieure, mais on lui laisse certaines libertés... Tout cela semble paradoxal.
C'est ainsi. Il ne faut pas chercher la cohérence dans cette morale. Un détail cru, que nous racontent Martial et Sénèque, en montre l'invraisemblable: le jeune époux ne déflore pas sa femme dès la première nuit; il la sodomise. Et cela dans la meilleure société! On se rapproche du monde musulman. La nuit de noces est un viol légal... Dans les campagnes, on pousse la jeune fille dans un coin, on la viole, éventuellement on l'épouse. On va aussi violer en groupes. Les supporters des gladiateurs, par exemple, sèment souvent la terreur. La courtisane du pays en est souvent la victime. «Elle est là pour ça...»

C'est cela, le civisme dont vous parliez, qui se confond avec l'ordre militaire? Etre un vrai chef, même au lit? C'est carrément une idéologie de corps de garde!
Totalement. Rome est une société militariste. De vertu, ils n'en ont pas. D'organisation, non plus. Quand on dit que le système impérial romain est un génie de l'organisation, c'est de la rigolade! Il y avait une guerre civile à chaque changement de règne. Mais les Romains naissaient avec la conviction qu'ils étaient faits pour commander au monde, aux femmes et aux esclaves... Très tôt, les jeunes garçons vont au bordel, encouragés par les pouvoirs publics. Un jour, Caton le Censeur, homme sévère, voit des jeunes garçons entrer dans une maison de tolérance. Il leur dit: «Bravo! C'est mieux que d'aller coucher avec des femmes mariées!» L'important est de ne pas mettre le désordre dans les familles.

Aurait-on raison d'affirmer que la société romaine est débauchée?
[Paul Veyne explose de rire.] C'est à pleurer! Mais non! On imagine l'Antiquité d'après le Satiricon et Fellini. C'est exactement l'inverse! Le monde romain est un monde mahométan avant l'heure! Il est totalement puritain! D'où, justement, le Satiricon: il décrit non pas ce que l'on fait mais ce que l'on ne fait pas, ce que l'on rêve de faire! On en bave, comme un collégien d'aujourd'hui devant un magazine porno. Dans la réalité, il y a une vraie censure des mœurs. On ne fait l'amour que la nuit, sans allumer de lampes (sinon, dit-on sans y croire, cela souille le soleil). Seuls les libertins le font de jour. L'honnête homme ne voit donc pas son épouse nue, sauf peut-être aux bains... Parfois, la nuit, il peut avoir une chance... Ah! la lune qui pénètre dans la chambre et révèle d'un coup la nudité... C'est le grand cliché des poèmes...

Mais ces statues nues, partout dans les rues, dans les palais...
Elles montrent à quel point l'imaginaire est différent des conduites réelles et du discours officiel. Avec les statues de déesses, les Romains se sont fait de la femme l'idée la plus noble, la plus sensuelle, la plus distinguée qui soit: Junon est une grande dame; Vénus, une splendeur; Diane, une chasseresse indépendante... Et une Vénus nue que l'on peut voir au musée du Capitole, à Rome, montre une ligne du dos si verticale, si noble, qu'on était tenté de la surnommer «la princesse au beau râble». L'imaginaire va loin... Mais il n'a rien à voir avec ce verbiage civique, ces mœurs d'esclavagistes et ces pratiques de puritains. L'abîme entre le machisme des Romains et leur noble imagination est considérable.

Dans la réalité, les tabous sexuels étaient donc nombreux.
Beaucoup de gestes de l'amour sont absolument vomis (c'est la raison pour laquelle les textes en parlent à satiété), la fellation, notamment, et surtout le cunnilingus, qui déshonore un homme parce qu'il se met au service d'une femme. Il y avait trois horreurs suprêmes pour un Romain: coucher avec sa sœur, coucher avec une vestale, se faire sodomiser. Trois choses que l'on a attribuées à des tyrans, comme Néron et Caligula (qui était un dément précoce). Pour les homosexuels, l'important est de sabrer, et de ne pas être sabré. Il faut toujours dominer. Un esclave ne compte pas; il est là pour être consommé. Un homme libre, en revanche, ne doit pas se laisser faire. Il a sa dignité! Ce qui est le plus condamné par un Romain, c'est la mollesse. Si vous êtes trop sensible à la féminité, si vous prêtez votre bouche, vous êtes mou. C'est pire que tout!

Inutile d'évoquer le plaisir féminin...
Le plaisir de la femme, c'est mal. Un texte dit: «Il vaut mieux finalement coucher avec des femmes esclaves ou affranchies, parce que, si tu commences à jouer au jeu de l'adultère mondain avec les femmes du monde, tu es obligé de les faire jouir.» Les termes les plus vifs parlent de femmes dont le ventre est un «puits à plaisir». Avec leur appétit, les femmes détournent les hommes du devoir, dit-on. Le plaisir féminin est un gouffre d'hystérie; le plaisir masculin est une faiblesse dont on ne parle pas. Il ne doit servir qu'à faire des enfants, dans le mariage.

Ils en cachent, des secrets peu reluisants, nos deux Romains sur leur fresque! Une chose manque dans cette histoire crue... On ose à peine prononcer ce mot: l'amour.
Oh! là, là! Pour les Romains, l'amour est un grand danger! La maîtrise de soi militaire impose de ne pas céder à ses sentiments. Un homme qui s'intéresse trop aux femmes n'a aucun contrôle sur lui-même. Il n'est pas un homme. La passion, c'est bon pour les poètes. Dans les romans, on raconte l'histoire de deux amoureux qui connaissent les péripéties les plus invraisemblables: la femme est vendue par des brigands, exilée, mais, au moment où elle va être violée, Jupiter foudroie les méchants... Elle s'en tire et reste vierge. Ils se marieront et vivront heureux. Ce n'est que du roman...

Et puis, brusquement, vers le IIe siècle de notre ère, les Romains se donnent une nouvelle morale...
Oui. C'est un changement mystérieux qui se produit peu avant l'an 200, au temps de Marc Aurèle. Une autre Antiquité commence. Tout se durcit. On se met à interdire les mauvaises mœurs, alors qu'on en rigolait, jusque-là. Peu à peu s'instaure une très vive hostilité à l'avortement et à son substitut, l'exposition d'enfants, qui était courante et quasi officielle. On stigmatise les veuves qui couchent avec leur régisseur. On sévit à l'encontre de l'homosexualité. Désormais, l'entente dans le mariage, qui n'était que souhaitée, devient un contrat mutuel (mais il ne s'agit toujours pas d'amour). L'adultère du mari est considéré comme aussi grave que celui de la femme (mais on ne le punit pas vraiment, il ne faut pas exagérer!). Les époux doivent être chastes, ne pas trop se caresser, et ne faire l'amour que pour procréer. La sexualité, c'est pour faire des enfants! Les Romains ont inauguré le couple puritain! Ils ont inventé la morale conjugale!

Mais c'est le mariage chrétien que vous décrivez!
Exactement! Le mariage dit «chrétien» est né avant les chrétiens! Ceux-ci se sont contentés d'adopter et de durcir la nouvelle morale païenne, le stoïcisme de Marc Aurèle, en y ajoutant leur propre haine du plaisir. Dire que le christianisme est le fondement de notre morale est donc dépourvu de sens! C'est sous les Romains que celle-ci s'est forgée, pour des raisons que nous ignorons. Mais les mœurs ne changent que lentement. Paulin de Pella, chrétien de la grande noblesse de Gaule, aura, au Ve siècle, cette phrase admirable: «Dans ma jeunesse, je me suis beaucoup adonné à l'amour, mais, attention! je couchais uniquement avec mes esclaves!» En d'autres termes, je suis resté chaste. Cela en dit long sur l'évolution de la morale.

Survient la décadence de l'Empire. On suppose, après vous avoir écouté, que nos idées sur cette fin sont aussi erronées. Toujours pas d'orgies, de bacchanales?
Bien sûr que non! Au contraire, ça se crispe encore: en l'an 394, un empereur chrétien fait saisir pendant la nuit tous les prostitués mâles des bordels de Rome et ordonne qu'ils soient brûlés en public. La même année flambe la première synagogue. La même année débarque à Carthage un homme chargé de démolir les temples païens. On commence à persécuter les hérétiques et les schismatiques. C'est l'interdiction du paganisme. Les derniers Romains de cette histoire sont vissés par les chrétiens, par les stoïciens, par les platoniciens. Ils n'ont jamais si peu rigolé! Désormais, l'ordre sexuel va régner.

Propos de Paul Veyne, professeur honoraire au Collège de France recueillis par Dominique Simonnet - L'express 2002

 

Par juju - Publié dans : La revue de presse
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